mardi 22 novembre 2011

Du domaine des murmures, retour chez les visiteurs

Le premier roman de Carole Martinez que j’ai lu est « Le Cœur Cousu », un remarquable roman métaphysique sur l’art de réparer les choses qu’on croit irrémédiablement détruite. Alors quand j’ai vu la nouvelle mouture de l’auteur, je n’ai pas hésité et je me suis mis tout de suite à la lecture de « Du domaine des murmures ».

De prime abord, j’ai été quelque peu déstabilisé par le sujet, au XIIème siècle, Esclarmonde, une jeune fille de 15 ans issue de la petite noblesse bourguignonne, préfère vivre emmurée pour se consacrer à Dieu plutôt que d’épouser Lothaire, un jeune homme qui a tout pour plaire (eut égard aux valeurs de l’époque), mais qui n’est à ses yeux qu’une brute épaisse. Ce sacrifice aura des répercutions inattendues et lui fera vivre une vie remplie, probablement bien plus remplie que ses contemporaines.
Autant ne pas vous le cacher d’avantage, j’ai adoré ce nouvel opus. Carole Martinez a un véritable don pour faire quitter la route du quotidien et nous emmener dans son univers onirique (mais pas trop) pour nous narrer ses contes bien léchés. Le styles est somptueux, recherché, travaillé, mais sans lourdeur. Pour faire une analogie culinaire, mangez un poulet rôti dans un restaurent 3 étoiles et vous découvrirez que la banalité d’un plat que vous pouvez manger à la cantine va vous révéler des saveurs insoupçonnées et vous faire adorer ce met que vous mangez d’habitude faute de mieux. C’est un peu ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre. Très documenté sans le montrer, il propose une prose fluide, riche et gouteuse sans jamais être écœurante. Même si l’époque est médiévale, le personnage principal est d’une remarquable modernité sans verser dans l’anachronisme.

Carole Martinez est une conteuse hors pair. Elle pourrait nous faire croire au père Noël. Ça tombe bien, Noël approche !

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